Il existerait une manière d’être, humainement et spirituellement, d’être présent au monde, dans l’apaisement, sans prosélytisme, ni déni de ce qui fait la richesse de la société : le respect de la différence et le droit à être librement différent.
Pour des individus, en perte de repère, en situation d’exclusion (échec scolaire, pauvreté, chômage, délinquance, discriminations), l’adhésion à une spiritualité, apparaitrait comme une sorte de refuge, de solution à tous les maux. Interprétée d’une certaine manière, ils l’associent à une « cause » qui leur est propre et légitiment ainsi leurs agissements.
Certains perçoivent la société dans son ensemble comme un ennemi, la cause de leurs échecs et de leur marginalisation. La violence apparaît comme un exutoire à leur haine. L’exemple de personnes qui se radicalisent rapidement au sein de prisons en France et ailleurs illustre ce phénomène qui conjugue facteurs humains, environnement socioéconomique, violences, avec en toile de fond, un paysage géopolitique international marqué par des conflits liés de près ou de loin aux convictions religieuses.
Pour endiguer la violence, agir en amont, il faudrait intégrer dans l’éducation et la formation citoyenne de nos jeunes générations, la connaissance de l’autre, pour anticiper les tensions, les haines, et construire un véritable modèle de société fondé sur les valeurs inhérentes à la fraternité humaine et au respect de l’autre. Et l’intégration de la spiritualité, des valeurs de paix et d’ouverture qu’elle porte, au sein des établissements scolaires, s’inscrit dans cette logique comme le souligne un rapport du Réseau des Fondations Européennes (NEF) de 2009. La non-intégration de cette dimension dans les programmes scolaires laisse le champ libre aux interprétations individuelles et à des dérives de différentes natures (violence, intolérance, radicalisme, sectarisme, communautarisme).